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La confirmation de sa vocation lui est venue lorsqu’il avait 16 ans durant un voyage scolaire, en Italie, à Sienne. « Le rendez-vous était devant la cathédrale, on est arrivés en avance et là, seul, je me suis dit que j’allais entrer dans cette cathédrale, impressionnante d’aspect. Une fois dedans j’ai eu la certitude de la présence de Jésus qui m’invitait à remettre ma vie dans ses mains. »
Le père François est issu d’une famille catholique, aisée, « mais pas à fond, qui ne fréquente pas l’église tous les dimanches. » Alors ses parents craignent qu’il ne soit malheureux, et qu’il ne s’épanouisse pas en l’absence d’une vie de famille. Pour lui, ce n’est ni une source d’angoisse, ni de tourment. « Le lien entre le célibat et le sacerdoce est bon. Je n’ai pas le souhait que ça change. »
Si, adolescent, la question de vivre sans relations sexuelles se posait, l’absence d’une épouse et d’une vie de famille le travaille par moment. Mais le père François trouve dans sa mission une autre forme de paternité, avec les jeunes qu’il accompagne et sa communauté en général. « Le célibat rend hospitalier à ceux que personne ne regarde » ajoute t-il, revenant sans cesse à son tropisme social. Une relation de dévotion aux autres inspirée de son homonyme, Saint-François d’Assise.
J’ai l’impression d’aider les jeunes à vivre avec le feu de la présence de Dieu.
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Le père François
« Un des moyens privilégiés pour être en contact avec les jeunes c’est Facebook, Messenger ou les SMS. Je n’utilise pas encore Snapchat ! », s’amuse le père François. Une recette qui marche auprès des étudiants du Havre, nombreux chaque mardi à l’aumônerie du centre-ville. Ce soir là, ils sont près de 25 étudiants rassemblés pour une messe du soir et une session d’enseignement. « Par sa jeunesse, il est plus apte à comprendre nos problèmes et nos doutes » confie Margaux, étudiante en droit.
Le lendemain matin, même son de cloche dans la chapelle de l’église du Sacré Coeur, la paroisse où le jeune prêtre officie depuis 2014. Cette fois, les têtes grisonnantes dominent le parterre de fidèles. « Aujourd’hui l’église est pleine et les gens sont revenus, témoigne Aline, retraitée. Il sait parler aux croyants ! »
Le secret du père François, c’est de s’adapter au public qu’il rencontre. Aux élèves en esthétique du lycée professionnel du quartier, il parle de Jésus qui lave les pieds des disciples. Avec les apprentis cuisiniers, il évoque l’importance des repas dans la Bible. Pour pallier la désertification des jeunes de la messe du dimanche matin, il en ajoute une le soir. Là-bas, un groupe de musiciens a remplacé l’orgue traditionnel.
A 32 ans, le père François Odinet officie depuis déjà trois ans et demie dans le diocèse du Havre. Un environnement urbain qui lui permet d’allier missions sociales et cultuelles auprès d'une communauté chrétienne variée.
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Père François, prêtre au Havre
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Fabien
en réflexion
Sébastien
au séminaire
Père Rémy
curé de campagne
Père Edouard
prêtre à Nantes
Père François
prêtre au Havre
Romain
réorienté
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Distribution de repas aux étudiants précaires, lancement d’un groupe de méditation pour des personnes en grande précarité, et repas partagé avec les migrants récemment arrivés dans la région : pro-actif, le père François multiplie les projets. « Pour moi, en tant que prêtre, c’est important d’être aux côtés de personnes qui sont dans la galère, raconte t-il. Ce lien est constitutif de ce que je suis comme prêtre. Ces situations sont souvent présentes dans des quartiers périphériques de villes. »
S’il n’avait pas été prêtre, il aurait été travailleur humanitaire ou enseignant. « Quand on est professeur, on transmet un savoir, relève t-il. J’ai plutôt l’impression d’aider les jeunes à vivre avec le feu de la présence de Dieu. »
Féru d’histoire, il se destinait d’ailleurs à une carrière de professeur après une prépa littéraire au lycée Henri IV et des études à l’École Normale de Lyon. Au bout de deux ans, il interrompt sa formation pour une toute autre voie et entre au séminaire. Un choix qu’il mûrissait depuis quelques années.
L'aumônerie sert de lieu de culte et de rassemblement pour les étudiants catholiques du Havre.
Le public de la messe du mercredi matin est plus âgé.
Le père Ondinet fréquente l'église du Sacré-Coeur, au Havre, depuis cinq ans.
Le père François s'est prêté au jeu du "Si j'étais..."