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Fabien

en réflexion

Sébastien

au séminaire

Père Rémy

curé de campagne

Père Edouard

prêtre à Nantes

Père François

prêtre au Havre

Romain

réorienté

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Accueil

La suite des événements lui donne raison. Il s’inscrit à Pôle Emploi, rédige son CV. Lance des annonces pour donner des cours de guitare. Succès immédiat. « Le 10 janvier j’avais quinze élèves ». Autre petit miracle, on lui propose un remplacement d’aide maternelle dans une école de sa ville. « Ca ne pouvait que tomber du ciel ». Ce contrat dans une classe de grande section l’enchante. « J’étais comme un poisson dans l’eau. » Aujourd’hui, son affaire de prof de guitare tourne à plein régime. En parallèle, sa foi ne faiblit pas. Il aide aux messes, participe à l’éveil musical des enfants. Et pour la suite ? « Maintenant, j’attends de trouver ma femme. »

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Romain est arrivé en « propé » en se posant mille questions. Mais très vite, une réponse se dessine. Pendant ses temps de prière, il raconte qu’il reçoit « des images ». Il se voit père de famille, entouré de ses enfants. Il se rend compte aussi qu’il y a une voie qu’il n’a jamais poursuivie alors qu’elle était évidente : l’enseignement de la musique, et plus particulièrement de la guitare. Sa grand-mère, premier violon au conservatoire de Paris, a transmis sa passion à ses quarante petits-enfants. Très jeune, il apprend donc le violon, le piano, puis à l’âge de 12 ans, il aperçoit la basse du frère d’un copain et commence la guitare, son instrument favori.

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La propédeutique est « un désert », explique Romain. « C’est un temps de retrait du monde. Un outil pour discerner si tu veux consacrer ta vie à Dieu ». Tout est fait pour favoriser l’introspection et susciter la prise de conscience. Cette année là, ils sont cinq jeunes dans une maison, accompagné à temps complet par un prêtre, dorlotés par la secrétaire et nourris par une cuisinière. « Le grand luxe ».

 

L’emploi du temps est régulier. Très peu de cours, à peine une heure par jour, mais une routine de prière et de réflexion nécessaire au discernement. Chaque après-midi est un temps de silence. Alors Romain lit, absorbe une cinquantaine d’ouvrage de spiritualité en moins de quatre mois. « C’était mon moment préféré, j’ai l’impression d’être enfin devenu chrétien ». Il décrit ces moments comme « un recentrage » : « on réalise que le monde, c’est Dieu avec des gens qui tournent autour, et pas le contraire»

 

En fin d'après-midi, les postulants s'installent dans le scriptorium. Au dernier étage, sous les poutres apparentes, des bibles imposantes trônent sur des lutrins. « Le kif absolu » pour Romain, qui dévore le Livre de Tobie, celui de Qohelet, ou le Cantique des Cantiques. La journée se termine tôt, 21h30 en moyenne, mais Romain n’a aucun mal à s’endormir. Apprendre à se connaître est une tâche fatigante. « Ca retourne tout, c’est épuisant mentalement. Tu réalises toutes les conneries que tu as faites. C’est génial. »

Vous savez que vous n’êtes pas obligé d’être prêtre ?

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Un prêtre jésuite, à Romain

Avant de trouver sa voie, Romain (le prénom a été changé) a beaucoup cherché. Des études prolongées, fac de géo, aménagement du territoire, développement rural, et même une année en école d’ingénieur. Il s’est frotté au monde de l’entreprise : « J’ai fait tous les stages.». A l'amour aussi, avec une relation qui a duré quatre ans. Pourtant, la question du sacerdoce le travaille depuis l’adolescence. Un camp scout, l’été de ses seize ans. L’aumônier, qui deviendra son père spirituel, lui insuffle l’idée : « et pourquoi pas prêtre ? ».

Romain est entré en année préparatoire au séminaire avant de comprendre que ce n’était pas sa vocation. Aujourd'hui professeur de guitare, il ne regrette pas cette expérience qui lui a permis de mieux se connaître.

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Accueil

Romain, réorienté

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»

L’idée commence à germer. Lors d'une retraite spirituelle, la question d'un jésuite va tout changer : « Vous savez que vous n’êtes pas obligé d’être prêtre.». Puis ces mots, entendus pendant une messe, qui sonnent comme une confirmation : « Parfois, dans la vie, on se trompe radicalement de chemin. Il faut simplement faire demi-tour. » Dès lors, ce n’est plus une question, c’est presque une certitude. Il quitte la maison de propédeutique à Noël, après quatre mois. Une décision qui suscite des questions autour de lui. « Les trois quarts des gens ne comprennent pas. On me demandait si je n’étais pas trop déçu, alors que je suis peut-être celui pour qui ce temps de discernement a le mieux marché ! »

 

 

 

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Romain joue de la guitare depuis l'âge de 12 ans.

La foi est toujours un élément essentiel dans le vie de Romain.

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C’est à lui qu’il annonce, huit ans plus tard, en mars 2016, sa décision d’entrer en propédeutique. Littéralement « remise à plat ». Un terme méconnu qui désigne l’année de réflexion qui précède le séminaire. Son entourage n’est pas surpris : « les gens savaient que je cherchais quelque chose. Là je prenais en main les questions que j’avais ». Romain n’est pas un nouveau converti. Issu d’une famille catholique pratiquante, il grandit dans les Yvelines où il s’investit très tôt dans la vie de la communauté. Il s’engage aux scouts, prie beaucoup, et, passionné de musique, anime les messes.