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Cela tombe bien, le curé de Ligueil est un homme de terrain. Il ne cherche pas les paroissiens là où ils ne sont pas. « Mon but, ce n’est pas de faire du chiffre. » La région n’est pas très pratiquante. Les quelques familles avec enfants cherchent à la ville des vies paroissiales dynamiques : « elles se tournent vers Tours ou Loches », témoigne le père Soubrier. Résultat, les croyants qu’il accompagne sont quasiment tous beaucoup plus âgés que lui. Parmi les paroissiens, beaucoup de paroissiennes, des « petites dames ».

 

 

 

 

À Ligueil, dans « le rural profond de l’Indre-et-Loire », le père Soubrier est heureux. « La joie du prêtre diocésain, c’est de se laisser bousculer par ce qui arrive, être ouvert à tous ». Accompagner les habitants dans leur quotidien, garder l’église ouverte, être une présence. Car sa mission, ici, n’est pas de « faire », comme en ville, où il y a toujours mille et unes activités à organiser. Pour le père Soubrier, le coeur de la mission du « curé de campagne », c’est « être avec ». La qualité de la relation avec les personnes avant tout.

À 18 ans, Rémy Soubrier avait déménagé 14 fois. Un père dans la Marine qui a fait le tour de tous les grands ports français. « Je ne savais pas d’où j’étais ». « Sans racines », comme il le dit lui-même, comment ce prêtre jovial, 12 ans de sacerdoce au compteur, a-t-il atterri dans la commune de Ligueil, 2 200 habitants, au fond de la campagne tourangelle ?

 

Cette installation n’est pas le fruit du hasard. Entre deux déménagements, le temps d’un été, c’est dans le sud de la Touraine que la famille Soubrier avait l’habitude de poser ses valises pour les vacances. Lorsque sa vocation devient une certitude, il choisit donc Tours pour ses années de séminaire avant de devenir prêtre. Plus précisément, prêtre diocésain. Une appellation qui implique de rester rattaché au même diocèse tout au long de sa vie, sauf exception. Et donc d’être au contact d’un territoire et de ses habitants.

Les amis, c'est important pour l'équilibre humain d'un prêtre.

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Père Rémy Soubrier

La solitude du prêtre dans sa campagne, il ne la connaît pas. D’ailleurs, son agenda n’a rien à envier à celui d’un ministre. Le père Soubrier s’épanouit dans un territoire reculé de l’Indre-et-Loire où les paroissiens ont parfois le double de son âge.

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Père Rémy, curé de campagne

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Fabien

en réflexion

Sébastien

au séminaire

Père Rémy

curé de campagne

Père Edouard

prêtre à Nantes

Père François

prêtre au Havre

Romain

réorienté

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« Ce sont ces personnes qui me sont données et ça me va bien. De fait, il n’y a pas de famille, je ne vais pas changer cela. » Et si les enterrements font partie des moments « les plus importants » de cette paroisse rurale, le père Soubrier n’oublie pas d’être jeune. « Les paroissiens ont un âge où l’on n’aime pas beaucoup le changement. Le challenge, c’est de montrer à cette population que certaines choses peuvent changer pour leur bien, leur dynamisme. »

 

Arrivé à Ligueil en septembre dernier, après deux années au Tchad, il est souvent en voiture pour faire le tour des dix-sept clochers qui sont sous sa responsabilité. Pendant le seul mois de décembre, il a roulé 3000 kilomètres. « C’est un travail de longue haleine pour connaître tout le monde. » Il essaie d’être présent aux fêtes du monde rural et autres cérémonies de voeux du maire. Une manière de rencontrer un maximum de personnes « que jamais je ne rencontrerais dans mon église. » Car la vie paroissiale ne se résume pas à la messe dominicale. « Plus l’Église s’ouvrira, plus on sera vivant. Le chrétien, c’est quelqu’un qui doit rayonner. » Le père Soubrier est rarement seul pour le dîner, il se laisse volontiers inviter. « C’est une occasion rêvée de rencontrer les gens chez eux. »

Pendant notre entretien, il est interrompu deux fois par le téléphone. D’abord, un couple qui aimerait renouveler ses voeux de mariage, puis une femme très malade qui demande une dernière visite à l’hôpital. Il n’est pas toujours simple de satisfaire tout le monde. « C’est hyper compliqué, confirme-t-il en raccrochant. On est vraiment peu de prêtres en Sud Touraine et on me demande parfois des services au-delà du territoire de ma paroisse. » Des requêtes qu’il accepte parfois à titre exceptionnel, « c’est qu’il y a déjà largement à faire ici. Ma mission est d’abord et avant tout à Ligueil. »

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Le père Soubrier pendant la messe quotidienne.

L'Eglise de Ligueil, au coeur de la ville.

Le père Soubrier doit gérer seul les 17 clochers de sa paroisse.

Pour ne pas se laisser avaler par la solitude de son clocher, le père Soubrier a aussi des points d’assise. Sa famille, essentielle. Mais aussi des relations nouées tout au long de son parcours : scouts, camarades de classe, séminaristes, anciens paroissiens… « Les amis, c’est important pour l’équilibre humain d’un prêtre. » Il essaie de se réserver une soirée dans la semaine pour les voir. Une fenêtre sur le monde extérieur. « Cela me permet de me rendre compte de ce qu’est la vraie vie. » Entre le travail, les enfants et la gestion d’un foyer, ces quotidiens qui lui sont étrangers l’impressionnent. « La vie de quelqu’un de mon âge, c’est héroïque. »

Pour son équilibre, le père Soubrier entretient aussi une passion peu commune : l’aviation. Seul ou en duo, dans de petits appareils, type paramoteur. « Là-haut, tu ne peux pas faire autre chose que profiter du moment présent ». Il faut bien sûr que la météo s’y prête, et que son emploi du temps le permette. Des conditions rarement réunies. Mais ça ne l’empêche pas de regarder le ciel chaque matin, au cas où.